Articles sexologiques

Voici les articles de sexologie parus dans notre infolettre.

Plus ancien
Qu’est-ce qu’on entend par santé sexuelle?

Bien que le sujet de la sexualité soit tabou, il est important d’en parler pour comprendre qu’elle fait partie du développement global de tous les êtres humains, peu importe l’âge. Comme je l’ai mentionné dans mon premier article, la santé sexuelle devrait être prise en considération tout autant que la santé physique et mentale. En d’autres mots, il est important de prendre soin de sa sexualité tout autant qu’une dépression, qu’un bras cassé ou qu’une grippe. Quand une sphère de votre santé est fragilisée, cela a des impacts sur d’autres sphères. Par exemple, si vous avez des conflits dans votre couple, il y aura des impacts directs sur votre sexualité et dans votre humeur. Cela pourra aussi avoir des impacts indirects sur votre travail. C’est pour cette raison qu’il est primordial de prendre soin de sa santé sexuelle puisqu’elle vise principalement à maintenir ou améliorer un sentiment de bien-être et d’épanouissement sur les différentes sphères de la vie (amoureuse, amicale, professionnelle, individuelle, etc.)

Mais qu’est-ce que la santé sexuelle?

Plusieurs personnes penseront à l’absence d’ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang) lorsqu’elles entendront « santé sexuelle ». Cependant, elle ne se limite pas qu’à cela puisque la santé sexuelle englobe différents facteurs que nous verrons dans cet article. En effet, il ne faut pas voir la santé sexuelle en prenant en compte seulement la notion de risque, car cette vision négative peut susciter de la peur chez les gens. Il faut également la voir avec une lunette positive pour viser le bien-être. En changeant la vision de la sexualité, l’atteinte d’un bien-être sexuel est plus susceptible de se produire. Du coup, la personne sera plus ouverte à discuter de sexualité et de prendre soin de sa santé sexuelle par la suite. Ce qui différencie « santé » et « santé sexuelle » c’est que le second vise à améliorer la vie de la personne dans ses relations interpersonnelles et pas seulement dans une visée de soins médicaux. Discuter de la santé sexuelle c’est la voir de façon globale, c’est-à-dire la reconnaitre dans toutes ses composantes (biologiques, psychologiques, socioculturelles, spirituelles, somatiques et émotionnelles), ce qui la rend évidemment complexe à comprendre. La sexualité est un concept dynamique, c’est-à-dire qu’elle n’est pas fixée dans le temps. C’est un processus qui est en constant changement, selon les découvertes scientifiques qui sont faites, selon l’époque, selon les caractéristiques de la personne, selon les évènements qui lui arrivent et les transitions qu’elle vit. C’est pour cette raison qu’il est important de poser ses questions et de rester curieux quant au développement sexuel de l’être humain.

Qu’est-ce qui influence la santé sexuelle?

La santé sexuelle englobe une multitude d’aspects qui visent l’épanouissement global de la personne. L’environnement, c’est-à-dire la famille, les ami.e(s), la politique, les normes, les standards sociaux et la religion, influencent comment l’individu va percevoir la sexualité. Les facteurs individuels vont également influencer la façon dont la personne va vivre sa sexualité. Par exemple, l’éducation sexuelle reçue, les expériences et les traumatismes vécus, les traits de personnalité, les valeurs, les connaissances et les préjugés ont tous un effet sur la perception qu’une personne a de la sexualité. Ce qui est important à retenir ici, c’est que chaque personne est unique et que chaque personne a une définition de l’épanouissement différente. Il est donc primordial de vous questionner sur les aspects de votre environnement et de votre sexualité que vous aimez, que vous voulez maintenir ou changer pour augmenter votre bien-être et votre épanouissement dans les différentes sphères de votre vie, et ce, sans se comparer aux autres. En résumé, avoir une bonne santé sexuelle c’est être libre de faire ses propres choix que ce soit sur son identité de genre, son orientation sexuelle, sur la façon de vivre sa sexualité, de choisir de fonder une famille ou non, etc. Si vous considérez avoir besoin d’améliorer votre santé sexuelle, il est important de consulter un.e sexologue. Merci de votre lecture. N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions.

Septembre 2022

Le/la sexologue
Bonjour à tous,

Comme certains d’entre vous ont pu observer sur le Facebook de l’organisme, la Maison de la famille de Brossard compte maintenant une intervenante en sexologie dans son équipe. Mon rôle principal est de vous informer sur différents sujets sexologiques et de démystifier la sexualité qui comporte plusieurs dimensions; biologique, sociale, psychologique, cognitive, morale et relationnelle. La sexualité est un sujet tabou. Il est donc important de discuter de ces différents aspects pour rendre le sujet plus accessible. Chaque mois, il y aura un article sexologique dans l’infolettre pour vous permettre d’avoir des réponses à certaines de vos questions. N’oubliez pas, vous n’êtes jamais seuls à vous questionner sur différents sujets entourant la sexualité. Toutes les questions sont légitimes. Tout comme la santé physique et psychologique, la santé sexuelle est importante pour s’épanouir dans plusieurs sphères et différents rôles de la vie.

Mais qu’est-ce qu’un/une sexologue? Tout d’abord, être à l’aise avec les sujets entourant la sexualité est difficile. Que ce soit à cause de l’éducation sexuelle reçue, des idées préconçues de la société ou même des évènements vécus. C’est pourquoi le/la sexologue est présent/e pour accompagner les groupes de tous âges dans leurs apprentissages des différents stades du développement psychosexuel. En comparaison avec un/une intervenante psychosocial/e qui vise un bien-être psychologique, le/la sexologue a pour mandat d’accompagner les individus à atteindre un épanouissement et un équilibre psychosexuel en visant l’amélioration, le maintien ou la réhabilitation de certains comportements sexuels. L’accompagnement que le/la sexologue entreprend avec le/la cliente peut se faire par la transmission de connaissances et d’outils par rapport au respect des limites de l’autre, à l’ouverture d’esprit, à l’anatomie, aux tabous et mythes liés à la sexualité, etc. Le/la sexologue vous accompagne également dans vos relations interpersonnelles. Communiquer de l’information c’est favoriser l’aisance pour ouvrir le dialogue sur la sexualité. En ouvrant le dialogue sur la sexualité, nous encourageons la prévention de certains comportements sexuels inadéquats.

Le sexologue fait partie de l’ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ), ce qui permet de vous protéger en tant que citoyens et d’avoir un bon suivi sexologique dans la confidentialité, l’ouverture d’esprit exempt de discrimination.

En tant qu’intervenante en sexologie, je peux donc vous accompagner dans l’optique d’améliorer ou maintenir une bonne santé sexuelle.  N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions à l’adresse courriel suivante: intervenantesexologie@mfdebrossard.org

Joanie Asselin, votre intervenante en sexologie

Octobre 2022
L’éducation à la sexualité : une sphère de l’éducation qu’il ne faut pas oublier
Lorsque nous entendons « éducation à la sexualité », nous pensons automatiquement aux cours donnés dans les milieux scolaires. Cependant, la première source d’éducation pour les enfants est leur(s) figures(s) parentale(s). En tant qu’intervenante en sexologie, mon rôle est, entre autres, d’accompagner les parents à travers l’éducation à la sexualité de leurs enfants. À travers son développement, l’enfant passera par différents stades, tant au niveau cognitif, moteur, langagier que psychosexuel. Il sera donc normal qu’un parent soit amené à répondre à certaines questions de son enfant par rapport aux différentes sphères de la sexualité ou même à être confronté à certaines manifestations psychosexuelles. Par exemple, l’autoérotisme ou les jeux de découvertes du corps de l’autre avec des enfants de son âge. Ces comportements peuvent être confrontant pour un parent. En tant que parents, se renseigner sur le développement psychosexuel de son enfant peut aider à comprendre certains comportements par la suite. Développer des attitudes favorables pour faire face à l’éducation sexuelle comme l’ouverture, l’introspection et l’humilité permettent aux parents d’être plus à l’aise avec cette sphère de développement. Le parent qui fait face à une manifestation psychosexuelle de son enfant est automatiquement amené à faire de l’éducation à la sexualité auprès de ce dernier. Il faut donc y être préparé.

Il est important également de prendre en considération que l’éducation à la sexualité n’est pas seulement faite pour être transmise aux enfants. Chaque personne a reçu une éducation à la sexualité différente et à des degrés différents selon les différences culturelles, familiales, l’époque et les évènements traumatiques vécus. Selon l’éducation sexuelle reçue, la personne peut développer des préjugés qui pourraient teinter sa perception à la sexualité. Le vécu de la personne peut également influencer son discours de la sexualité. C’est pour ces dernières raisons, qu’apprendre sur le sujet et toutes les dimensions qui l’entourent (cognitive, psychologique, morale, spirituelle ou religieuse, biologique et affective) doit se faire dès le plus jeune âge, ce qui aidera à prévenir plusieurs comportements sexuels inadéquats.

Pourquoi l’éducation à la sexualité est-elle importante?

L’éducation à la sexualité est essentielle dès la petite enfance puisqu’elle permet notamment de développer les habilités des enfants à mettre leurs limites et reconnaitre celles des autres. Apprendre aux enfants à utiliser les vrais termes des organes sexuels (vulve, vagin, pénis, testicules, fesses, anus, seins) et de lui apprendre la notion de « parties intimes » sont des connaissances importantes pour permettre à l’enfant de bien s’exprimer s’il vit une situation d’abus. De plus, travailler les stéréotypes sexuels et de genre permet de prévenir les inégalités entre les genres ainsi que les comportements violents et de domination. Dans un autre ordre d’idée, penser que parler de sexualité aux enfants peut précipiter leurs premières expériences sexuelles ou amener à des comportements sexuels problématiques est un mythe. Au contraire, répondre aux questions de l’enfant développera son sentiment d’être rassuré et de confiance envers sa figure significative, ce qui va être positif pour lui lorsqu’il aura une sexualité avec autrui. L’affirmation de soi qu’il développera aura un impact positif sur son estime également. Transmettre une éducation sexuelle tôt dans l’enfance permettra à l’enfant d’apprendre ce qui est normal dans son développement psychosexuel et sera bénéfique pour elle/lui de vivre une sexualité dans le respect et l’épanouissement.

Quels sujets pouvons-nous toucher en éducation à la sexualité?

Les sujets sont très vastes en éducation à la sexualité et ils sont abordés en fonction de l’âge et du stade de développement de la personne. À la petite enfance, la connaissance du corps humain et des organes sexuels, l’apprentissage de ses propres limites (affirmation de soi) et celles des autres, les stéréotypes sexuels et de genre, la conception et la naissance peuvent être enseignés. Avant la puberté, vous pouvez les préparer aux changements physiques et émotionnels qui se passeront. Avec les adolescents, vous pouvez discuter des changements dans les sentiments et les émotions qui sont tout à fait normaux. Leur parler des relations saines versus celles qui sont malsaines, parler de contraception et de plaisir mutuelle leur permettra d’avoir une sexualité positive et en santé. Il est important d’aller au-delà de la prévention en éducation à la sexualité et en parler d’un point de vue positif. Comme je le répète, les sujets entourant la sexualité sont encore très tabous. Il est donc normal de se sentir mal à l’aise d’en discuter avec son enfant. Sachez qu’il n’est jamais trop tard pour parler de sexualité aux enfants. Soyez honnête et transparent avec le vôtre en lui disant que certains sujets sont difficiles à aborder pour vous. Aborder certains sujets à travers les livres peut permettre de le faire de manière positive et amusante.

En terminant, l’éducation à la sexualité est si large qu’il m’ait impossible d’expliquer toutes les nuances dans un seul article. C’est pour cette raison que je vous invite à nos différents ateliers qui se dérouleront dans les prochaines semaines au Centre Nathalie-Croteau.

Le mercredi 5 octobre 2022 de 10h00 à 12h00 : Le développement psychosexuel des enfants de 0 à 5 ans

Le mercredi 19 octobre 2022 de 10h00 à 12h00 : Le développement psychosexuel des enfants de 6 à 9 ans

Le mercredi 2 novembre 2022 de 10h00 à 12h00 : L’éducation à la sexualité – Quoi faire et comment réagir devant un comportement psychosexuel?

Si vous avez des questions, suggestions et/ou commentaires vous pouvez m’écrire au intervenantesexologie@mfdebrossard.org

Joanie Asselin, votre intervenante en sexologie

Bibliographie

Boisvert, I., Tourigny, M., Lanctôt, N., & Lemieux, S. (2016). Comportements sexuels problématiques chez les enfants: une recension systématique des facteurs associés. Revue de psychoéducation, 45(1), 173-207. Fondation Marie-Vincent. (2016).

Les comportements sexuels. [En ligne] https://marie-vincent.org/articles-prevention/les-comportements-sexuels/

Naître et grandir (2019). Parler de sexualité à son enfant. [En ligne]. https://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/viefamille/fiche.aspx?doc=parler-sexualite-enfant Naître et grandir (2019).

Le développement psychosexuel de 0-3 ans. [En ligne]. https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/developpement/fiche.aspx?doc=developpement-psychosexuel-sexualite-0-3-ans#_Toc26363839à Naître et grandir (2019).

Le développement psychosexuel de 3-5 ans. [En ligne] https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/developpement/fiche.aspx?doc=developpement-psychosexuel-sexualite-3-5-ans Robert, J. (2018).

Parlez-leur d’amour… et de sexualité: l’éducation sexuelle: ça presse! (2e ed.) Éditeur de l’Homme. Robert, J. (2021).

Jocelyne Robert – Sexualité et amour : en parlez-vous à vos enfants? [entrevue]. Dans aidersonenfant.com. [En ligne] https://aidersonenfant.com/podcasts/jocelyne-robert-sexualite-et-amour-en-parlez-vous-avec-vos-enfants/ Saint-Pierre, F et Viau, M-F. (2021).

La sexualité de l’enfant de 0-12 ans. Édition CHU Sainte-Justine (Collection parlons parents).

Novembre 2022
Pourquoi nommer le nom réel des organes génitaux?

Au fur et à mesure que les enfants grandissent, leurs corps changent et se développent. Leurs changements au niveau corporel et les différences entre chacun.e peut amener une curiosité concernant leurs corps et les amènent à essayer de comprendre le fonctionnement de celui-ci. « Pourquoi papa et maman sont-ils différents? Pourquoi dois-je faire pipi assis et non debout? Pourquoi je dois rester habillé même lorsque j’ai chaud? » Habituellement, les enfants iront avant tout poser leurs questions à une figure parentale, qui pourrait se sentir déconcerté par celle-ci. En effet, les parents peuvent être inconfortables lorsque leurs enfants posent des questions spécifiques sur leurs organes génitaux, soit par manque d’éducation à la sexualité ou seulement par gêne, du fait que la sexualité est encore taboue dans notre société. Il est observé que les parents ont beaucoup de facilité à nommer les parties du corps non génitales de l’enfant, mais qu’ils présentent une réticence à nommer le vrai nom des organes génitaux à leurs enfants. Ainsi, des alternatives telles que « fleur » pour nommer la vulve ou « crevette » pour nommer le pénis sont régulièrement utilisées, car elles sont moins confrontant (Maureen et al., 2008).

Toutefois, nommer le nom réel des parties génitales comporte plusieurs bénéfices pour les enfants. D’une part, il faut savoir que les enfants iront questionner leurs parents avant quiconque lorsqu’ils ont des préoccupations concernant un sujet sexologique (Ministère de l’Éducation, 2022). Ainsi, lorsque le parent accepte de répondre correctement aux questions des enfants concernant leurs parties du corps incluant les parties génitales, il démontre à celui-ci qu’il est permis d’aller voir ses parents pour ce type de questions. Démontrer de l’ouverture face à ses questions augmente les chances qu’il revienne voir ses parents pour toute autre inquiétude. Cela permet également à l’enfant de développer un lien de confiance envers ses parents pouvant favoriser de futurs échanges (Jocelyne Robert, 2018). De plus, il y a avantage à ce que l’enfant ait voir ses parents en premier puisque cela leur permet de répondre aux questions tout en respectant les valeurs familiales. Les parents sont également les mieux placés pour intervenir et informer puisqu’ils connaissent mieux la personnalité de leur enfant et sont capables de modifier l’intervention en fonction de cela (Duquet, F., 2003). D’autre part, il est observé chez les jeunes d’âge préscolaire qu’ils sont rarement au courant de la bonne terminologie pour leurs organes génitaux. Pourtant, il a été démontré qu’un enfant ayant une bonne connaissance de toutes les parties de son corps (incluant les parties intimes) l’amène à avoir une attitude plus positive par rapport à celui-ci (Wurtele, 1993). Notamment, en lui permettant de mieux se comprendre, mais également en lui permettant de reconnaître son corps et d’en ressentir de la fierté. De plus, être en mesure de nommer correctement les parties de son corps est un élément pertinent au développement psychosexuel de l’enfant (Maureen et al., 2008). Finalement, l’utilisation de mauvais termes pour désigner les parties génitales peut amener à ce qu’un dévoilement de violences sexuelles envers un enfant ne soit pas pris sérieusement. En effet, un dévoilement réussi dépend en partie de la capacité de l’enfant à nommer les activités inappropriées impliquant les organes génitaux et leur capacité à nommer correctement ces derniers (Maureen et al., 2008). Si un enfant n’est pas en mesure d’utiliser les bons mots lors du dévoilement, il peut avoir plus de difficulté à se faire comprendre et recevoir moins de support positif. Il a également été démontré que les auteurs de violences sexuelles envers les enfants vont éviter ceux connaissant les termes adéquats des organes génitaux puisque ces enfants ont souvent plus de connaissances face à la sécurité personnelle et la sexualité (Lamontagne, J. et Renière, R., 2019). Bref, toutes ces raisons sont bonnes pour ouvrir la discussion sur le corps avec son enfant et de répondre à ses questionnements.

Pour faciliter cette discussion et pour vous guider dans l’éducation à la sexualité avec votre enfant, voici des suggestions de livre permettant d’aborder le sujet facilement aux tout-petits :

Éducation à la sexualité :

  • Parlez-leur d’amour… et de sexualité : L’éducation sexuelle, ça presse ! – Jocelyne Robert (livre pour les parents, éducateurs et enseignants)
  • Ma sexualité de 0 à 6 ans – Jocelyne Robert
  • Ma sexualité de 6 à 9 ans – Jocelyne Robert
  • Ma sexualité de 9 à 11 ans – Jocelyne Robert

Le corps et l’image de soi :

  • Le petit illustré de l’intimité : du pénis, du scrotum, des testicules, du prépuce, des érections, etc. – Mathilde Baudy et Tiphaine Dieumegard
  • Le petit illustré de l’intimité : de la vulve, du vagin, de l’utérus, du clitoris, des règles, etc. – Mathilde Baudy et Tiphaine Dieumegard
  • Cher corps, je t’aime: Guide pour aimer son corps – Jessica Sanders
  • Mila ne s’aime pas – Frédérique Vaudry

Prévention des violences sexuelles :

  • Ne te laisse pas faire ! Les agressions et les abus sexuels expliqués aux enfants – Jocelyne Robert

 Merci de votre lecture. N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions

Aisha Horman (horman.aisha@courrier.uqam.ca)

Bibliographie

Duquet, F. (2003). L’éducation à la sexualité dans le contexte de la réforme de l’éducation. Ministère de l’éducation. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/42950

Lamontagne, J. et Renière, R. (2019). ESSA : Éducation à la sexualité – Situations d’apprentissage : Préscolaire, croissance sexuelle humaine et image corporelle [Programme éducatif]. CSL. https://drive.google.com/file/d/1Cduz74NKcz_uPMx4LkY1r0jJvC26jRT4/view

Maureen C. Kenny PhD & Sandy K. Wurtele PhD (2008) Preschoolers’ Knowledge of Genital Terminology: A Comparison of English and Spanish Speakers, American Journal of Sexuality Education, 3:4, 345-354, DOI: 10.1080/15546120802372008

Ministère de l’éducation. (2022). Éducation à la sexualité. Gouvernement du Québec. http://www.education.gouv.qc.ca/parents-et-tuteurs/education-a-la-sexualite/

Robert, J. (2018). Parlez-leur d’amour… et de sexualité : L’éducation sexuelle : ça presse ! Les éditions de l’homme.

Wurtele, S. (1993). Enhancing children’s sexual development through child sexual abuse prevention program. Journal of sex education and therapy, 19(1), 37-46. https://www.researchgate.net/profile/Sandy-Wurtele/publication/232536482_Enhancing_Children’s_Sexual_Development_Through_Child_Sexual_Abuse_Prevention_Programs/links/53f5eb940cf22be01c3fbdfe/Enhancing-Childrens-Sexual-Development-Through-Child-Sexual-Abuse-Prevention-Programs.pdf

Décembre 2022
Anxiété, dépression et sexualité

En 2020, une pandémie mondiale a fait surface. L’anxiété et le taux de dépression étaient déjà très élevés au Canada (Dozois, 2021). Cependant, le nombre de personnes qui en souffre a augmenté considérablement depuis cette pandémie, soit quatre fois plus de personnes souffrant d’anxiété et deux fois plus de personnes souffrant de dépression (Dozois, 2021). Mais qu’est-ce qui en ai de la sexualité lorsqu’une personne vit de l’anxiété ou ressent des symptômes de dépression? En considérant que les trois sujets sont interreliés, comment les symptômes de dépression peuvent avoir un impact sur la sexualité et, au contraire, comment la sexualité peut avoir un impact positif sur l’anxiété? Il est important d’aborder ces différents thèmes puisqu’encore aujourd’hui l’anxiété, la dépression et la sexualité sont des sujets tabous. Le but de cet article étant de normaliser la baisse de désir et de favoriser un bien-être sexuel, il est primordial de démystifier le tout. En lisant ce texte, il sera important de garder en tête que la sexualité va au-delà des activités sexuelles avec pénétration. Les marques d’affection et les moments d’intimité font partie de la sexualité, qu’elle soit vécue avec un partenaire stable ou pas ou même qu’elle soit vécue seul(e).

Je me sens dépressif(ve) et je n’ai plus de désir

Tout d’abord, il est important de savoir qu’il existe plusieurs types de dépression qui se différencient dans les critères diagnostiques, mais aussi dans la gravité. Le but de cet article n’est pas d’expliquer les symptômes en détail, mais de normaliser les conséquences qui sont reliées à la sexualité. Plusieurs facteurs peuvent amener à la dépression; un dérèglement hormonal, une situation de stress, un épuisement parental ou professionnel, une dysfonction sexuelle, un trauma, une pandémie, etc. La dépression ou les symptômes y étant associés peuvent être vécus autant par un homme, une femme ou une personne non binaire (APA, 2013).

La baisse de désir, communément appelé « baisse de libido », ou la perte totale de désir est souvent un des premiers signes de la dépression. Mais pourquoi? Lorsqu’une personne a des symptômes dépressifs, une humeur dépressive persistante est présente, donc la personne peut avoir de la difficulté à percevoir la joie ou le plaisir. Comme mentionné dans l’un de mes articles précédents, avoir une bonne santé sexuelle se caractérise entre autres par le plaisir, il est donc difficile pour une personne qui vit une dépression de profiter de cet aspect important de la sexualité qu’est le plaisir (Anderson, 2013). De plus, l’insomnie et l’hypersomnie sont d’autres caractéristiques qui peuvent se retrouver chez une personne qui est en dépression. La constante fatigue peut donc amener à la perte d’intérêt pour la sexualité dû au manque d’énergie. La personne qui vit un épisode dépressif peut avoir de la difficulté à se concentrer ou même à penser, ce qui n’est pas favorable au « laisser-aller » dans une activité sexuelle ni même favorable à l’expansion de son imaginaire érotique. La baisse de l’estime de soi est aussi un symptôme de la dépression. Cette baisse à un impact direct sur la confiance en soi, mais sur la confiance apportée à ses partenaires également. Il peut donc être très difficile pour la personne de se montrer vulnérable dans la sexualité avec un partenaire. En effet, la personne peut penser qu’elle ne mérite pas d’être désirée ou aimée par l’autre. Ces pensées néfastes peuvent amener la personne à se détacher de l’autre au niveau affectif et sexuel et ainsi ressentir moins ou pas de désir du tout.

Au contraire, chez certaines personnes, la dépression peut amener une hypersexualité anormale où la personne va rechercher de l’affection et un réconfort pour combler le sentiment de solitude qui l’habite. Ce comportement peut donc être une manière de s’évader et d’oublier la souffrance qu’apporte la dépression.

La baisse de désir ou la perte de désir peut se transformer en trouble du désir. Il est donc important ici de constater que la dépression peut amener à des dysfonctions sexuelles, tant chez l’homme, chez la femme ou que chez les personnes non binaires. Par exemple, chez la femme, il peut y avoir un trouble du désir ou un trouble de l’excitation et de l’orgasme, une dyspareunie ou un vaginisme. Chez l’homme il peut y avoir un trouble du désir ou des troubles érectiles (Laurent et Simons, 2009). À l’inverse, les dysfonctions sexuelles peuvent amener à la dépression (baisse de l’estime de la confiance en soi et en l’autre).

Si la sexualité avait un impact positif sur l’anxiété?

Lorsqu’une personne vit de l’anxiété ou qu’elle ressent des symptômes de dépression, comme une humeur négative persistante, les hormones qui sont généralement sécrétées par le cerveau, comme la sérotonine et l’ocytocine peuvent être en déficit. Dans un autre ordre d’idée, lorsqu’il y a du plaisir sexuel et un orgasme, le cerveau sécrète de l’ocytocine, de la sérotonine et de la dopamine, tous des hormones reliées au bonheur. La sexualité et l’autoérotisme pourraient donc contrebalancer le déficit de ces hormones chez une personne de nature anxieuse ou dépressive. Alors, pourquoi ne pas stimuler cette sécrétion d’hormones à travers la sexualité et l’autoérotisme?

L’anxiété se définit par une situation qui amène des pensées envahissantes et qui, à leur tour, provoquent des émotions difficiles à gérer. Lors d’une situation anxiogène, il est difficile de se laisser aller et de vivre une situation pleinement. Il en est de même pour la sexualité. Avoir une sexualité épanouie est difficile lorsque l’anxiété est présente. Vivre sa sexualité en pleine conscience peut donc être bénéfique à l’anxiété et au lâcher-prise. Comment vivre une sexualité dans le lâcher-prise? Simplement en se connectant à ses cinq sens

Les cinq éléments primordiaux pour la pleine conscience :

  1. Décrire : comment je me sens, les sensations physiques, de plaisir, d’excitation.
  2. Observer : être attentif aux sensations, aux émotions.
  3. Agir avec conscience (se concentrer sur le moment présent).
  4. Agir dans la non-réactivité : ne pas réagir aux pensées qui surgissent.
  5. Agir dans le non-jugement : ne pas évaluer les pensées de façons positives ni négatives, Laisser venir les pensées et les accepter. Prendre conscience de la distraction et s’autoréguler.

Lorsqu’une pensée arrive, il est important de l’accueillir et de recentrer son attention sur 1 de ses 5 sens, comme une sensation corporelle, une odeur, un bruit, un goût ou une observation). La pleine conscience c’est de focaliser sur le ici et maintenant et donc de ne pas anticiper ce qu’il arrivera. Par exemple, concentrez-vous sur votre respiration, remarquer la régulation, ralentissez le rythme.

Quoi faire, lorsque nous vivons de l’anxiété ou que nous nous sentons déprimées?

Premièrement, si vous voyez une personne de votre entourage avec des symptômes dépressifs, normalisez son sentiment, acceptez-le et surtout soutenez-le au mieux de vos connaissances. Lorsqu’il y a une baisse ou une perte de désir dû à l’anxiété ou aux symptômes dépressifs, il est important d’aller voir le besoin qui n’est pas comblé et essayer de le combler autrement. À noter que la prise de médication peut amener également une baisse de désir. Cependant une médication (antidépresseur, par exemple) associée à une psychothérapie augmente le pronostic de guérison. La combinaison entre la médicament et psychothérapie peut donc avoir un impact positif sur la santé sexuelle et sur l’équilibre de la relation de couple (Fabre et Smith, 2012). De plus, il est important d’explorer les multiples façons de vivre sa sexualité. La vivre de manière plus affectueuse que génitale peut contribuer à l’épanouissement de celle-ci.

Ici seulement la base a été expliquée. Cependant, chez certaines personnes, il peut y avoir une comorbidité, c’est-à-dire d’autres diagnostics de santé mentale associés à l’anxiété ou à la dépression. Il est donc important de consulter votre médecin si vous présentez ce genre de symptômes et de consulter un.e psychologue ou un.e sexologue. Finalement, avoir un bien-être sexuel aide à avoir un bien-être mental et vice-versa. C’est pourquoi il est important de prendre soin des différentes sphères de notre vie. Mettre des mots sur une situation ou sur des sentiments est le premier pas pour aller chercher du soutien et un accompagnement nécessaire. Demander de l’aide n’est pas une faiblesse. Au contraire, cette action démontre du courage et une grande force à vouloir guérir et améliorer une ou plusieurs sphères de sa vie. La consultation d’un.e professionnel.le, comme un ou un.e sexologue, est un aspect important à considérer lorsque vous vivez des difficultés dans votre sexualité. Saviez-vous que la.le sexologue peut, entre autre, faire l’évaluation des comportements sexuels d’une personne atteinte d’un trouble mental ou neuropsychologique? Le site de l’OPSQ déborde de bon.ne sexologue pour vous aider à améliorer votre santé sexuelle, relationnelle et affective : https://www.opsq.org/fr/. N’hésitez pas à les contacter.

Joanie Asselin, intervenante en sexologie à la Maison de la famille de Brossard

intervenantesexologie@mfdebrossard.org

Bibliographie

Anderson, R. M. (2013). Positive sexuality and its impact on overall well-being. Bundesgesundheitsblatt-Gesundheitsforschung-Gesundheitsschutz56(2), 208-214.

Association psychiatrique américaine. (2013). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e éd.).

Dozois, DJA et Recherche en santé mentale Canada. (2021). L’anxiété et la dépression au Canada pendant la pandémie de COVID-19 : une enquête nationale. Canadian Psychology / Psychologie canadienne, 62 (1), 136–142.

Fabre, L. F. et Smith, L. C. (2012). The effect of major depression on sexual function in women. The journal of sexual medicine,9(1), 231–239.

Laurent, SM, & Simons, AD (2009). Dysfonction sexuelle dans la dépression et l’anxiété : conceptualiser la dysfonction sexuelle dans le cadre d’une dimension d’intériorisation. Revue de psychologie clinique29 (7), 573-585.

Mitchell, K. R., Wellings, K. A. et Graham, C. (2014). How do men and women define sexual desire and sexual arousal? Journal of sex& marital therapy, 40(1), 17-32.

Janvier 2023
Spécial menstruation : Partie 1

Plusieurs types de protection menstruelle existent lorsque nous sommes dans ce moment du mois tant attendu ! Les plus populaires et connues sont, entre autres, les tampons et les serviettes hygiéniques, mais il existe de plus en plus d’alternatives intéressantes à essayer. En effet, plusieurs compagnies ayant comme objectif le zéro déchet se sont lancées dans la création de produits menstruels réutilisables tels que les serviettes hygiéniques réutilisables, les culottes menstruelles et la coupe menstruelle (mieux connue sous le nom de Diva Cup). Cette dernière est d’ailleurs reconnue pour avoir des commentaires très mitigés sur son utilisation. En effet, elle récolte soit des commentaires de personnes complètement en amour avec celle-ci ou de personnes ne comprenant pas le grand intérêt envers ce produit. Ainsi, quels sont les avantages et les inconvénients de la coupe menstruelle?

Les avantages de la coupe menstruelle

La coupe menstruelle comporte plusieurs avantages, le plus connu étant celui écologique. Effectivement, la coupe menstruelle permet de diminue considérablement notre quantité de déchets par année. Pour être plus précise, une personne ayant des menstruations utilisera entre 8000 et 17 000 tampons au cours d’une vie comparée à une coupe menstruelle au trois à cinq ans (The Chic Ecologist, 2022). Cela peut aussi être pensé en termes de coût, où une fois celle-ci achetée, il n’est plus nécessaire d’acheter les autres produits menstruels chaque mois. Ainsi, on réduit considérablement les coûts dépensés lors des menstruations (Conseil du statut de la femme, 2021). En ce qui concerne l’aspect de la santé, la coupe menstruelle s’avère être meilleure pour la santé vaginale puisqu’elle ne contient pas de produits chimiques tels que le dioxyde de chlore (utilisé pour blanchir les tampons et les serviettes hygiéniques) (Leblanc, G., 2022). Finalement, plusieurs s’entendent pour dire que la coupe menstruelle est beaucoup plus pratique que les autres types de protection. Elle nécessite moins de gestion puisqu’elle a besoin d’être vidée seulement deux fois par jour pour une personne ayant un flux moyen (donc le matin et le soir) (Leblanc, G., 2022). Elle est également très confortable lorsqu’elle est placée adéquatement (Leblanc, G., 2022). De plus, plus besoin de se soucier d’amener assez de protection menstruelle pour la journée puisqu’elle est réutilisable !

Les inconvénients de la coupe menstruelle

Bien évidemment, la coupe menstruelle peut comporter des inconvénients pour certains. En effet, elle nécessite que la personne soit à l’aise avec son corps, puisqu’il faut insérer ses doigts pour la retirer, et il faut être confortable à voir et gérer du sang. De plus, elle ajoute une étape de plus au début ou à la fin des menstruations puisqu’elle doit être stérilisée entre chaque cycle menstruel (Laforte, M., 2018). La coupe menstruelle devient également moins pratique pour les personnes ayant un flux plus élevé puisqu’elle devra probablement être retirée plus souvent et dans des endroits moins propices (toilettes publiques) (Laforte, M., 2018). Dans un même sens, la coupe menstruelle doit être nettoyée, si possible, avant de la réinsérer. Ainsi, il faut prévoir soit une bouteille d’eau pour la rincer rapidement aux toilettes ou la rincer dans son lavabo à la maison. Finalement, comme on ne peut pas essayer la coupe menstruelle avant de l’acheter, il se peut qu’on se retrouve avec la mauvaise taille (Canal Vie Santé, 2022).

Quelques conseils

Si vous êtes nouveau dans la communauté des utilisateurs de coupe menstruelle, voici quelques trucs pour faciliter son utilisation. Tout d’abord, lorsque vous débutez avec la coupe menstruelle, l’insertion peut être plus compliquée. Ainsi, il est recommandé d’utiliser une serviette hygiénique en plus de la coupe pour être sûr de ne pas avoir de fuites (Canal Vie Santé, 2022) et de tester l’insertion avant d’être menstruée afin de ne pas être mal pris le jour même. En ce qui concerne le moment de retirer la coupe menstruelle, si vous n’avez pas envie d’insérer les doigts, vous pouvez essayer de contracter vos muscles périnéaux (entourant le vagin) pour sortir la coupe menstruelle sans y toucher. De plus, une façon efficace et plus agréable de retirer la coupe menstruelle est de le faire dans la douche. De ce fait, vous pouvez la rincer directement dans la douche et éviter les dégâts (Canal Vie Santé, 2022). Pour finir, lorsque vient le temps de nettoyer la coupe menstruelle, si vous utilisez un savon, optez pour un savon sans odeur et doux pour les parties génitales afin d’éviter les infections (Laforte, M., 2018).

Voilà, vous savez tous les secrets de cette méthode de protection sans déchets !

 Merci de votre lecture. N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions

Aisha Horman (horman.aisha@courrier.uqam.ca)

Bibliographie

Canal Vie Santé. (2022, 1er juillet). Avantages et inconvénients des produits d’hygiène féminine réutilisables. Noovo Moi. https://www.noovomoi.ca/style-et-maison/zero-dechet/article.produits-hygiene-feminine-reutilisables.1.3373721.html

Conseil du statut de la femme. (2022). Faciliter l’accès aux produits menstruels : mesures possibles. Gouvernement du Québec. https://csf.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/produits-menstruels.pdf

Laforte, M. (2018, 12 novembre). Comment nettoyer sa coupe menstruelle correctement. Noovo Moi. https://www.noovomoi.ca/style-et-maison/zero-dechet/article.entretien-diva-cup.1.8556871.html

Leblanc, G. (2022, 7 janvier). Mon expérience avec la Diva Cup : Tout ce que tu dois savoir sur la coupe menstruelle. Noovo Moi. https://www.noovomoi.ca/style-et-maison/zero-dechet/article.premiere-experience-diva-cup-tout-savoir-sur-coupe-menstruelle.1.1706605.html

The Chic Ecologist. (2022). The environmental impact of everyday things. The Chic Ecologist. https://thechicecologist.com/green-living/the-environmental-impact-of-everyday-things/

Février 2023
La Saint-Valentin en 2023

Pour certaines personnes, le mois de février peut rimer avec amour et présents de la part son partenaire. En effet, le mois de février est défini par le mois des amoureux depuis le 14e siècle. Déjà plusieurs siècles à socialiser cette fête comme celle appartenant aux couples, à devoir impressionner sa douce moitié avec des cadeaux exubérants et avoir une pression sociale pour que cette journée soit à la hauteur des attentes de l’autre. Le mois de février est aussi celui où les célibataires sont oubliés et où l’amour de soi-même n’est pas vraiment exposé. Les scripts sociaux qui nous sont véhiculés à travers la commercialisation de cette fête et à travers les réseaux sociaux mettent une pression sociale qui peut affecter certains couples et qui peut angoisser les personnes seules. La Saint-Valentin n’est effectivement pas une journée festive pour tout le monde. Si nous prenons l’exemple d’un couple en crise qui est exposé au bonheur des autres couples « heureux » sur les réseaux sociaux, les deux membres du couple ne vont que se faire démontrer leur incapacité à avoir une relation saine, bienveillante et épanouie. De plus, la fameuse mascotte de la Saint-Valentin, Cupidon, accentue la pression sociale de partager sa vie avec autrui. Ne laissant pas la chance aux personnes bien avec elles-mêmes de valoriser ce sentiment. Une question qui est importante ici : Pourquoi ne pas prendre exemple sur les personnes seules et aimer soi-même avant tout? Je ne pourrais pas passer à côté du fameux mythe de l’importance des relations sexuelles le jour de la Saint-Valentin! L’amour, l’affection et le désir sont des concepts si encouragés le jour de la Saint-Valentin. Cependant, peut-on dissocier ces trois concepts? En effet, ils sont dissociables. Ils sont seulement difficiles à imaginer l’un sans l’autre avec une journée socialement construite comme celle-ci.

Aujourd’hui, je m’adresse aux personnes célibataires, aux couples en crise, aux nouveaux parents, aux nouveaux couples, aux personnes qui viennent de se séparer, aux couples qui fêtes leur 40 ième Saint-Valentin et aux personnes qui ont perdu leur moitié. Avec cette fête qui vient à grand pas, il était primordial pour moi de démontrer davantage les manières de voir cette fête et de profiter pleinement de ce moment. Premièrement, il est important d’éviter de comparer notre relation aux autres (surtout à la Saint-Valentin!) Ce que l’on peut voir de l’extérieur n’est qu’une infirme partie de la vie privée des gens. Il est plus rare de voir les couples en crise où les personnes seules s’exposer sur les réseaux sociaux ou même dans les endroits publics le jour de la Saint-Valentin en criant haut et fort à quel point elles s’aiment et qu’elles sont bonnes et belles. Notre cadre de comparaison n’est donc pas très diversifié. Deuxièmement, pourquoi ne pas profiter de cette fête pour célébrer l’amour de soi, maternel, paternel, fraternel ou amical également? La valorisation du couple est tellement omniprésente à ce temps de l’année qu’on oublie de voir l’amour de manière plus globale. Troisièmement, profitez de cette journée pour simplement remercier son/sa partenaire, même si le couple va moins bien. Le/la remercier d’endurer vos humeurs et vos défauts. Le/la remercier d’être la personne qu’elle est et de vous soutenir dans votre quotidien. Quatrièmement, voir la sexualité de manière plus globale permettra de sortir d’une vision plus génitale de la sexualité. Vivre une sexualité de manière plus affectueuse et avec plus de communication peut vous faire totalement sortir de votre zone de confort, certes. Cependant, cette zone de confort permettra une découverte de vous-même et de l’autre ainsi qu’une réappropriation du désir.  Passer du temps de qualité ensemble, faire un souper au restaurant, aller skier, prendre une marche, rendre un service à son/sa partenaire ou essayer quelque chose de nouveau font tout autant partie de la sexualité qu’avoir une relation sexuelle. Cinquièmement, acceptez qu’en tant que personne célibataire l’amour de soi passe en premier. L’affection et le plaisir donner à soi-même devraient être tout autant valorisés que l’affection et le plaisir donner à un/une partenaire.

Pour terminer, pourquoi attendre à la Saint-Valentin pour reconnaître, valoriser, donner de l’affection et aimer l’autre personne? S’aimer soi-même, donner de l’affection à notre entourage, valoriser ceux qu’on aime, offrir des petites attentions, désirer notre partenaire devrait se faire 365 jours par année. La Saint-Valentin devrait se nommer la fête de l’affection, de l’amour et du désir pour soi-même ou pour autrui.